L’UNESCO reconnaît les valeurs de l’art de bâtir en pierres sèches

Le samedi 16 février 2019, au Château de Sade à Saumane-de-Vaucluse, les praticiens de la pierre sèche fêtait l’inscription, par l’UNESCO, au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité de « l’art de bâtir en pierres sèches : savoir-faire et techniques »

Cette inscription fut une longue histoire

A la fin des années 90, la pierre sèche relevait du registre du patrimoine vernaculaire et des études anthropologiques et archéologiques. Le métier avait disparu, non seulement par absence d’écrits mais aussi par dénigrement de la technique, considérée comme une technique du pauvre.

La dynamique de réseau, la solidarité entre acteurs, le rôle de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA84) ont servi de levier pour réhabiliter un savoir-faire spécifique et un choix technique ingénieux, ouvrir une filière et générer un marché.

L’art de la construction en pierre sèche représente une pratique intemporelle et universelle, innovante pour un développement durable : une économie en circuit court utilisant des ressources locales, des ouvrages écologiques contre l’érosion des sols et des niches à biodiversité, des techniques approuvées par plusieurs thèses de doctorat d’ingénieurs et deux niveaux nationaux de Certificats de Qualification Professionnelle : CQP Ouvrier en 2010, CQP Compagnon en 2014.


Le dossier UNESCO

  • Initiée en 2011 en France, la candidature à cette reconnaissance a, sous l’impulsion de la Société scientifique internationale pour l’étude pluridisciplinaire de la Pierre Sèche (SPS), associe 8 pays européens (Chypre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Italie, Slovénie, Suisse). réunis autour de la conscience de la diversité locale et de l’uniformité structurelle universelle de la pierre sèche.
  • En 2017, Chypre dépose à l’UNESCO la candidature transnationale de ces 8 pays. Les acteurs ont su répondre positivement aux critères de l’UNESCO et convaincre des avantages de la pierre sèche pour l’environnement, la biodiversité, la coopération et les échanges matériels et culturels entre groupes humains.
  • Réuni à l’Île Maurice, le XIIIe Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (UNESCO) procède, le 28 novembre 2018, à la nomination et à la proclamation des pratiques de la pierre sèche pour la plus grande joie des usagers, artisans, artistes, aménageurs et chercheurs qui mettent en place et étudient ces structures, humbles mais essentielles pour les territoires et les sociétés rurales dans le monde entier.

Cette distinction équivaut à la pérennisation tant de la technique que de ses implications sur l’aménagement territorial et les modes de vie.